Alors que la COP26 ou Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques s’est terminée en novembre dernier, il nous semblait pertinent de faire le point sur l’influence de la situation climatique actuelle sur la santé mentale des individus. Éco-anxiété, deuil écologique, solastalgie, ou encore anxiété climatique, les mots se multiplient pour décrire un mal-être psychologique de plus en plus prégnant, parfois qualifié de stress pré-traumatique.
Selon l’American Psychology Association, l’éco-anxiété est une “peur chronique de la catastrophe environnementale”. De plus en plus de thérapeutes affirment recevoir en consultation des personnes en souffrance psychologique en lien avec les changements climatiques. Les personnes les plus touchées par cette souffrance sont les jeunes et les personnes qui travaillent en lien avec le milieu de l’écologie (journalistes, scientifiques, membres d’ONG etc.). Les personnes les mieux informées semblent donc les plus affectées. Avoir accès à de l’information fiable auprès de sources officielles et privilégier les faits, en général, contribue à réduire les peurs et le stress. Cependant, lorsqu’il s’agit de la crise climatique, l’exposition à une quantité d’informations excessive peut mener à des problèmes d’éco-anxiété. Il en résulte même parfois une paralysie contre-productive face à une menace perçue comme insurmontable.
Selon une étude récente menée par une équipe de recherche internationale sur 10’000 jeunes de 16 à 25 ans dans 10 pays du monde :
Il s’agit là d’un problème de santé publique sérieux, puisqu’il impacte trois facettes importantes du bien-être mental de la personne humaine: la maîtrise de l’environnement, le sens de la vie et les relations avec les autres. Le phénomène risque par ailleurs d’aller en s’empirant en raison de la multiplication des catastrophes naturelles dues au changement climatique.
Les personnes souffrant d’éco-anxiété ont souvent de la peine à être prises au sérieux, que ce soit par leur entourage, ou par les professionnel.le.s de la santé encore peu sensibilisé.e.s à cette problématique. La recherche sur les impacts du changement climatique sur la santé mentale des individus en est encore à ses débuts, et il n’est donc pas facile de trouver de l’aide professionnelle.
Ces gens-là ne sont pas fous, au contraire, ils prennent conscience que c’est le monde dans lequel on vit qui l’est. Charline Schmerber, psychothérapeute
La meilleure solution selon la journaliste, et auteure de Comment rester écolo sans finir dépressif Laure Noualhat ? Apprendre à vivre avec, et surtout agir pour se sentir utile et contrer le sentiment d’impuissance qui peut mener à une éco-paralysie totale. En effet, aux sentiments d’impuissance et de désespoir initiaux peut succéder une prise de conscience qui mène à l’action. On peut donc accepter ces sentiments négatifs, tout en les utilisant comme moteur pour se lancer dans des actions individuelles et collectives. Peut-on soigner efficacement l’éco anxiété si le problème n’est pas pris au sérieux sur le plan politique ? Lutter contre l’éco-anxiété, c’est également en parler autour de soi, avec ses proches, mais aussi dans des groupes de parole aux préoccupations similaires. À noter que des thérapeutes se spécialisent de plus en plus sur le sujet, notamment en Suisse romande (Réseau romand d’écopsychologie), et s’organisent pour fournir un accompagnement adapté des personnes en souffrance.
Cependant, il est difficile d’aborder le sujet sans pointer du doigt la responsabilité politique dans la lutte contre le réchauffement climatique. Peut-on soigner efficacement l’éco anxiété si le problème n’est pas pris au sérieux sur le plan politique ? Un engagement collectif nécessaire, pourtant difficile à obtenir. C’est ce que constate Valérie Masson-Delmotte, chercheuse en sciences du climat et coprésidente du groupe de travail I du GIEC, dans un article rédigé au sujet du film satirique Don’t look up. Le film présente sous la forme d’une métaphore édifiante, les difficultés du monde à réagir face à une menace planétaire.Sample Text
Éco-anxiété ou anxiété climatique Solastalgie Deuil écologique Stress pré-traumatique Éco-paralysie
Les jeunes particulièrement touchés
84% sont “au moins modérément inquiets en raison du changement climatique”
Plus de 45% déclarent que leurs sentiments négatifs (tristesse, colère, impuissance, culpabilité) à l’égard du changement climatique affectent leur vie quotidienne
4 jeunes sur 10 déclarent hésiter à avoir des enfants à cause de la situation climatique
Quels sont les symptômes de l’éco-anxiété :
Alors que faire ?
Quelques définitions
détresse prospective, sentiments négatifs tels que colère, angoisse, peur et impuissance qui concernent l’avenir du monde
Détresse rétrospective, on constate la perte d’un environnement que l’on a connu et que l’on risque de ne pas retrouver
Emotion qu’on peut être amené à ressentir du fait de la constatation d’un environnement qui est chamboulé voir détruit
Stress lié à un traumatisme futur, le terme est utilisé par la Dre. Lise Van Susteren
Sentiment d’impuissance tel lié aux changements climatiques que l’on se retrouve incapable d’agir, paralysé par la peurPour aller plus loin
Sources